Marion Bordier


Deux mois comme
volontaire au Nicaragua

Durant l’été 2008, je suis partie deux mois en tant que volontaire pour Casa Alianza Nicaragua. Ne pouvant pas partir plus de deux mois à cause de mes études, il a fallu que je trouve un projet réalisable durant cette courte période. J’ai décidé de créer avec les enfants du Hogar Hilton un petit journal interne qu’ils réaliseraient eux-mêmes, et dans lequel on trouverait des interviews du personnel de Casa Alianza Nicaragua, des articles sur les sorties organisées au sein du centre et des témoignages de vies.

Une dizaine d’adolescents ont participé au projet, tous se sont investis à fond. Ils ont préparé les interviews, appris à utiliser le dictaphone, l’appareil photo, pour finalement arriver à 14 pages d’informations sur les activités de Casa Alianza Nicaragua. Au final ils étaient très fiers de leur travail, bien qu’ils aient été parfois très intimidés alors qu’ils faisaient les interviews.

Bien que j’aie passé la majeure partie de mes journées à l’intérieur du centre avec les enfants, j’ai eu l’occasion aussi de parcourir les rues avec un éducateur afin de sensibiliser les enfants aux dangers de la vie dans la rue. La prostitution, la drogue, la violence, les vols, etc. font malheureusement partie du quotidien de ces jeunes et il est difficile de les en extraire car ils préfèrent parfois la liberté de la rue à une vie saine et plus réglementée offerte par Casa Alianza. Toutefois, pour les jeunes que l’on peut convaincre de venir au centre, il est vrai que la première semaine est difficile, car ils sont forcés de s'adapter aux règles de la vie en communauté. Même si le centre leur offre de bons repas, des vêtements propres, des douches, il arrive qu’ils aient des coups de blues et qu’ils veuillent partir pour retourner dans la rue. Autant cela peut être frustrant pour les éducateurs de les voir partir à nouveau dans la rue, autant le fait de les voir rester et s’épanouir est un bonheur. Un jour, une fille de 12 ans, très renfermée, est arrivée. Elle avait subi beaucoup de maltraitances physiques et cela se lisait sur son visage, car elle riait peu et participait peu aux activités. Au bout de quelques semaines, c’était un plaisir de la voir rire avec d’autres enfants et de la voir danser lors des fêtes d’anniversaire. Elle paraissait libérée d’un poids et cela se lisait sur son visage, beaucoup plus ouvert et lumineux!

Les fêtes d’anniversaires ont lieu chaque mois et c’est réellement un de mes meilleurs souvenirs. L’espace d’un après-midi la Bachata et le Reggeaton se font entendre à plein volume dans la salle de récréation et tous les enfants et adolescents se mettent à chanter, danser et rire ! Les volontaires et éducateurs n’échappent pas à la danse et on dirait que la musique fait oublier tous les coups de blues! C’est tout un spectacle de voir les enfants se déhancher tout naturellement dès les premières notes!

Marion Bordier


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