Gilles Carbonnier


Les pays d’Amérique centrale détiennent le triste record mondial de la violence armée. Même si les médias s’y intéressent peu, le taux annuel de morts violentes au Honduras ou au Guatemala dépasse celui de pays déchirés par la guerre tels que l’Afghanistan ou le Soudan1.

Les premières victimes sont les enfants et les adolescents : les plus vulnérables d’entre eux n’ont d’autre option que de vivre dans la rue, livrés à la violence quotidienne, à la faim, au manque de soins et à l’exclusion sociale. Ces jeunes filles et ces jeunes garçons font l’objet de toutes sortes d’exploitation et de trafics. Pour certains, l’appartenance à une bande de quartier devient la seule manière de se sentir protégé et se forger une identité. Mais ils deviennent alors eux-mêmes acteurs de la violence et s’exposent à de nouveaux dangers.

C’est précisément dans ce contexte qu’intervient Casa Alianza, pour donner aux enfants et adolescents les plus démunis d’Amérique centrale et du Mexique les moyens de construire par eux-même un avenir meilleur. Même avec des moyens limités, le travail de Casa Alianza contribue à changer la donne. En soutenant ces jeunes personnes dans leurs revendications et en dénonçant les cas d’abus et de maltraitance, l’organisation encourage les états et la population à mieux prendre en compte les droits fondamentaux des enfants.

Par un travail de proximité au Guatemala, au Honduras, au Nicaragua et au Mexique, Casa Alianza s’efforce sans relâche d’apporter un appui adapté aux besoins et à la situation particulière de chacun. Ce travail permet non seulement d’alléger les souffrances des enfants concernés et de protéger leur dignité, mais aussi d’améliorer durablement leur quotidien et celui de leur entourage.

Fonctionnant depuis quinze ans sur la base du bénévolat, Casa Alianza Suisse est bien ancrée dans le tissu associatif genevois et s’efforce d’opérer à moindre coût pour transférer les ressources directement sur le terrain. L’organisation aide les enfants des rues à devenir – et à être considéré comme – porteurs d’avenir pour leur pays, malgré la violence et l’insécurité qui y règnent. Les activités menées en 2012 en témoignent !

Gilles Carbonnier,
Professeur, Institut de Hautes Études Internationales et du Développement.
Directeur de la Revue Internationale de Politique de Développement (2012)